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Exposition Kimonos à Bagatelle - 2008
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Bienvenue! |
La ville de Paris a présenté du 16 mai au 15 juillet 2008 une belle exposition de kimonos japonais à Bagatelle, en collaboration avec l'école de mode/musée du costume Bunka Gakuen de Tokyo, l'Association Amicale Franco-japonaise et la créatrice japonaise Junko Koshino. Cette exposition fut l'une des nombreuses manifestations organisées dans le cadre du 150ème anniversaire des relations franco-japonaises (commémoration du traité de paix, de commerce et d'amitié franco-japonais du 9 octobre 1858).
De grands stylistes japonais sont diplomés de Bunka Gakuen, comme Kenzo Takada, Yohji Yamamoto, Junko Koshino, Hiroko Koshino et Tsumori Chisato pour citer quelques uns des plus connus du grand public. Bunka Gakuen a créé en 1979 un musée du costume dont les collections sont très importantes (Kimonos de ville et de théatre, de cour, vêtements populaires, etc.).
Les pièces de collection qui ont le plus impressionné les visiteurs étaint les kimonos anciens et de cour. La styliste Junko Koshino a également prêté pour l'exposition quelques unes de ses créations, des vêtements respectant la tradition mais dans un esprit actuel.
Les légendes des photos décrivent brièvement les kimonos. Plus généralements, les thèmes de mon article m'ont été inspirés par les questions et commentaires des visiteurs que j'ai pu entendre; certains, l'air à la fois admiratif et perplexe, semblaient avoir envie de se glisser dans un kimono en ressortant de l'exposition, juste une fois, pour voir... J'ai eu la chance de faire cette expérience mais c'était quelques années avant de visiter l'exposition.
Photo 1: Kimono
de mariage, rouge, en crêpe de soie, fin 19ème, début 20ème.
Motifs de pins, bambous, pruniers, grues et tortues, symboles de bonheur.
Photo 2: Kimono "Uchiake"
de mariage, noir, début 20ème.
Brodé de fleurs de cerisiers, et représentant un chariot impérial
fleuri de pivoines et de chrysanthèmes.
1.2.
Photo 3: Kimono de mariage
bleu fonçé, début 20ème.
Motifs de couronnes de fleurs
Photo 4: Kimono de cour violet,
fin 19ème, début 20ème.
Décor de cerisiers, bambous nains et faucons.
3.4.
Le kimono est le vêtement traditionnel japonais, quotidiennement porté au Japon avant l'introduction des vêtements à l'occidentale. Bien sûr, les kimonos tels que nous les aimons les voir (colorés, richement brodés, en soie...) étaient ceux que pouvaient s’offrir les plus fortunés. Aujourd'hui encore, l'achat et l’entretien d'un kimono représente une somme conséquente.
Photo 5: Kimono de cour rouge,
fin 19ème, début 20ème.
Motifs de pins, bambous, pruniers, grues et tortues, symboles de bonheur.
Photo 6: Kimono de cour noir,
fin 19ème, début 20ème.
Motifs de cerisiers, de fleurs (iris, glycines) et d'oies sauvages.
5.6.
L'usage du kimono est aujourd’hui réservé aux grandes occasions, comme le mariage ou la cérémonie de la majorité, et plutôt porté par les femmes. Certaines dames âgées portent encore régulièrement des kimonos de ville aux motifs simples, et les seules les Maiko (apprenties Geisha) et les Geisha portent encore de façon quotidienne des kimonos luxueux et colorés.En effet, si le port du kimono fait une silhouette élégante et gracieuse, il est peu adapté à la vie contemporaine.
Il n'est pas facile de mettre le kimono seule, surtout pour bien placer et nouer les ceintures (l’obi – plusieurs ceintures les unes sur les autres). Aujourd'hui, des écoles enseignent au Japon l’art de porter le kimono, l’étiquette (quel kimono pour quelle occasion) et les différentes manière de nouer le obi.
Ci dessous, une série typique de trois kimonos de mariage destinés à être superposés. Le kimono blanc se met en premier, puis ensuite le rouge, et enfin le noir. On voit sur la photo du kimono noir, présenté de face, des roses qui témoingnent de l'influence européenne. Ces motifs sont apparus sur les kimonos au début du 20ème siècle.
Ensuite, la ceinture est bien serrée autour de la taille, ce qui peut oppresser la respiration et la digestion. Bien serrer l’obi est nécessaire pour tenir le vêtement en place, car un kimono n’est pas équipé de bouton ou d’accroches. Autre détail : l’obi est conçu pour l’assise traditionnelle, c'est-à-dire par terre sur les genoux, assis sur les mollets et il ne faut pas abîmer la ceinture et le noeud en s'appuyant contre le dossier. D’autre part, il n’est pas possible de faire de grands pas dans un kimono.
Photo 10: Kimono
de mariage, rouge, fin 19ème, début 20ème.
Décor de pins, bambous, pruniers, qui incarnent la vitalité par
leur résistance à l'hiver, et de grues et tortues, symbolisant
la longévité et la félicité. Ces motifs sont
fréquents sur les kimonos de mariage.
Photo 11: Kimono
de cérémonie noir, fin 19ème, début 20ème.
Gaze de soie, au décor de feuillages d'automne, de graminées et
de campanules. Ils annoncent l'hiver, et portent en eux la mélancolie
du temps qui passe.
(Photos: Copyright Bunka Gakuen Museum)
1011
Le kimono, qui tient par la tension de la ceinture et le positionnement méticuleux du textile et de ses différentes couches, oblige de faire des gestes mesurés, le dos droit. On ne peut pas lever haut les bras ou faire des gestes amples, s’accroupir ou se pencher sans précautions sinon le kimono se déajuste ou se défait. Il faut être attentif à sa posture et sa tenue, le kimono traditionnel interdit le laisser-aller et influence l'attitude de ceux qui le portent.
Malgré toutes les contraintes évoquées, qu'on ne soupçonne pas toujours derrière la maîtrise et la grâce, je ne doute pas que porter le kimono ce soit aussi un plaisir et une fierté.
Créations contemporaines : Junko Koshino
(Photos copyright Junko Koshino)
Parmi les stylistes pouvant répondre à la demande des Japonaises d'aujourd'hui pour des kimonos actuels et agréables à porter, alliant simplicité, air du temps et raffinement, on compte Junko Koshino.
Junko Koshino est la soeur de Hikoro Koshino, une autre créatrice japonaise rennomée. Nées à Osaka, leur grand-père était drapier, leur père tailleur, et leur mère propriétaire et gérante d'un magasin de vêtements. Ainsi pendant leur enfance, leur sensibilité fut baignée par l'art du kimono, du vêtement à l'européenne et des beaux tissus, et ce mélange d'influences et d'inspirations est la source de leurs créations.
Si Junko Koshino est connue en France plutôt parmi les professionnels de la mode et les connaisseurs, un plus large public a pu la découvrir grâce à cette exposition à Bagatelle et apprendre qu'en plus de ses collections habituelles, elle était aussi créatrice de kimonos.
Photo 12: Kimono de ville, 2000
Crêpe de soie. Motifs d'aiguilles de pins tournoyantes; la couleur évoque
le passage de l'automne à l'hiver.
12.
Photo 13 : Kimono de visite officielle
(homongi), 1985.
Crêpe de soie. Décors de saules en rayures verticales donnant l'impression
de mouvement lors de la marche.
13.
Photo 14 : Kimono de ville, 2000.
Crêpe de soie. Décor stylisé de prés dans la rosée.
14.
Je remercie le service de presse de Christine Blanc pour la fourniture des photos et du communiqué de presse.
Liens
Reinventing Western Fashion -The kimono way -par Louise Calvert, un article publié sur Japaninc.com
Le site officiel de Junko Koshino (koshinojunko.com)
Communiqué de presse de
l'exposition 946KB
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