ENGLISH | |||||||
LES JARDINS DE |
|||||||
Documentation | |||||||
Bref historique d'un lieu particulier |
Bienvenue! |
Une bagatelle, vraiment ?
Le Dictionnaire Trésor de la Langue française
(TLF) nous enseigne que le mot « bagatelle » vient de l’italien,
et recense trois acceptions : Autour de 1716, un petit domaine composé de deux pavillons fut attribué à un certain Louis-Paul Bellanger par le roi. Il le cède en 1720 au duc d’Estrées, maréchal de France, qui l’offre à son épouse après l'avoir fait transformer et amélioré le bâtiment d’origine. Ces travaux lui coûtèrent une coquette somme et le domaine fut appelé « Bagatelle ». La très légère Maréchale
d’Estrées en fait un lieu d’intrigues galantes
et de parties fines –on y venait, c’est le cas de le
dire, pour la bagatelle! A sa mort, Bagatelle passe entre plusieurs
mains : un avocat puis une marquise, deux gentilshommes puis à
un prince de la cour du Comte d’Artois; Ce dernier est un
homme frivole assez porté... sur la bagatelle. Il a un coup
de cœur pour le domaine et le lui rachète en 1775, afin
de disposer d’une retraite tranquille pour recevoir ses conquêtes.
Le Comte d’Artois, frère de Louis XVI, est le futur roi Charles X. L’anecdote sur la construction de la Folie (château) est célébrissime : le domaine était très délabré, ce qui amusa beaucoup Marie-Antoinette qui déclara à son beau-frère qu’elle espérait bien être reçue en ce lieu deux mois plus tard, à son retour de voyage. Le Comte d’Artois relève le défi et parie même 100 000 livres avec elle qu’il sera effectivement capable de faire construire un château en si peu de temps – une bagatelle !. Il va dépenser sans compter pour cette folle entreprise : le projet est confié à l’architecte François-Alexandre Bélanger (à ne pas confondre avec le premier possesseur du domaine cité plus haut, Louis-Paul Bellanger !), qui dessine les plans en un temps record (deux jours !). 900 ouvriers y travailleront nuit et jour et le conte dépensera plus d’un millions de livres - une bagatelle !. Bélanger était également concepteur de jardins : il dessine pour le domaine les plans d’un jardin anglo-chinois, très en vogue à l’époque. La réalisation du jardin est confiée à Thomas Blaikie, un paysagiste renommé, qui ne trouve pas toutes les idées de Bélanger à son goût et change un peu les plans de ce dernier (il supprime notamment les cours d’eau). Le jardin est agrémenté de fabriques (petites constructions fantaisies ornant un jardin, en particulier à l’anglaise) dont beaucoup ont aujourd’hui disparu. Le résultat, habile mélange de deux conceptions très différentes de l’art des jardins, est une pure merveille. Cependant, le paysage que vous pouvez admirer aujourd’hui n’est pas tout à fait celui sur lequel s’extasia Marie-Antoinette… Le Comte d’Artois fut chassé de chez lui par la Révolution française. Bagatelle fut laissé quelques temps presque à l’abandon (il aurait été utilisé par le gardien à des fins lucratives pendant une courte période, puis reconverti en caserne). L’État le récupère puis le vend sous le Directoire où, fidèle à sa réputation de lieu d’amusement, il est exploité comme lieu de promenade et de fêtes populaires, il est très prisé des Merveilleuses et des Incroyables. Il s'y crée un restaurant. En 1806, Napoléon réquisitionne le domaine pour en faire un domaine de chasse. A la restauration, le Comte d’Artois, devenu le roi Charles X, récupère son bien et l’offre à son fils. En 1835 s’ouvre la période anglaise de Bagatelle qui va commencer à transformer cet endroit frivole et superficiel en lieu romantique. C’est cette année là que Bagatelle est vendu à Lord Richard Seymour-Conway, Marquis d’Hertford, un Anglais, qui restaure le château et agrandit le domaine. Il fait édifier, parmi ce qui est encore visible aujourd’hui, l’Orangerie, l’entrée côté Bois de Boulogne, le pavillon des gardiens, la maison du chef jardinier… Il décède en 1870, l’année du siège de Paris, et c’est son fils Sir Richard Wallace qui en hérite, ainsi que d’une fortune assez colossale. Sir Richard Wallace est considéré comme un bienfaiteur des parisiens: il les a soutenus matériellement pendant le siège. Il est surtout connu pour avoir financé et même dessiné toutes les fontaines de Paris qui portent aujourd’hui son nom (voir Liens histoire). C’était également un grand collectionneur d’art. A Bagatelle, il fait raser d’anciens bâtiments et construire le Trianon près de la folie. Sir Richard Wallace meurt en 1890. Son épouse va léguer Bagatelle à leur secrétaire, Sir John Murray, qui n'aura pas les moyens d'entretenir le domaine. Il envisage de le vendre par lot. La ville de Paris intervient et le lui rachète en 1905. L'action de la ville de Paris et de Jean-Claude-Nicolas Forestier Dans le jardin des Iris, un hommage à Jean-Claude-Nicolas Forestier Bagatelle sera sauvé par Jean-Claude-Nicolas Forestier, conservateur des Parcs et Jardins de la ville de Paris, qui en a proposé le rachat au Conseil municipal. Sir John Murray a laissé le jardin en mauvais état, faute d'entretien. Forestier restaure et recrée le domaine. Il lui donne la touche finale qui finira de transformer Bagatelle en un jardin romantique, doté d'une collection botanique, tout ce qui fait son charme actuel. On lui doit en particulier la splendide roseraie et le jardin des présentateurs. En 1907, le Concours international des Roses nouvelles est créé. Il a lieu dans la Roseraie et fera beaucoup pour sa renommée. Aujourd’hui, la Direction des Parcs et Jardins de la Mairie de Paris est responsable de la préservation de Bagatelle, qui est l’un des quatre jardins botaniques de Paris avec le Parc floral (Bois de Vincennes), les Serres d’Auteuil (16ème arrondissement) et l’École du Breuil (Bois de Vincennes). -Le très beau livre "Les quatre saisons de Bagatelle" de Jean-Baptiste Leroux (photos) et Yves le Floch’ Soye (textes), Editions du Chêne, 1997. Ce livre est un régal pour les yeux et l'esprit. -La brochure "Bagatelle" de Jacques Barozzi et Hervé Champollion, Editions Ouest France, 1997. -"Les Jardins de Bagatelle à Paris : histoire et secrets, guide complet", de Richard Khaitzine, illustré par les photos de Miguel Deroyant, Editions Le Mercure dauphinois (Grenoble), 2006. Ce livre tout nouveau sur l'histoire du domaine est riche en anecdotes et décrypte les symboles cachés dans Bagatelle. Il attire notamment l'attention sur de nombreux détails architectureaux qui passent souvent inaperçus. -La mairie de Paris a édité une page sur l’histoire de Bagatelle, à l'occasion de la fête des jardins. Sauf erreur de ma part, elle n’est disponible que sur place. Une brochure sur la roseraie est téléchargeable sur le site Paris.fr (voir page Liens) |
|
|||||||||||||||||||||||||||||
Tous droits réservés © 2006 - 2020 | Dernière mise à jour le 21 juin 2009 | Contact |